Qu'est ce que la durée de garantie d'un mélange (stabilité d'un mélange) ?

Dans un processus d’achat, que ce soit pour un objet ou un service, la durée de garantie est une information importante. Le fabricant se doit de l’indiquer sur les différents types de documents échangés, devis, contrat, certificat, etc.

Lecture : 4 min

Dans un processus d’achat, que ce soit pour un objet ou un service, la durée de garantie est une information importante. Le fabricant doit l’indiquer sur les différents types de documents échangés, devis, contrat, certificat, etc... Dans le cadre des mélanges, la durée de garantie d’un mélange définit la période pendant laquelle celui-ci gardera ses propriétés intrinsèques (composition et incertitudes associées) dans les conditions de stockages et d’utilisations recommandées pour sa conservation.

Avez-vous des questions sur nos mélanges de gaz ?

Contactez un expert Demandez un devis

Quelles sont les critères qui permettent de s’assurer de la stabilité du mélange pendant sa période de garantie?

Voici les critères de garantie de stabilité du mélange :

Absence d’auto-dégradation d’un composant
Certains composés se dégradent dès la température ambiante.
La cinétique s’accélère en fonction de la concentration, la pression et la température.
Cas du monoxyde d’azote (NO) pur qui se décompose lentement en NO₂ et N₂O ou du diborane (B₂H₆) qui se décompose en H₂ et hydrures de bore supérieurs.
Absence de réaction entre les composants
Certains composants peuvent réagir entre eux et sont donc à proscrire dans le même mélange.
Cas du monoxyde d’azote et de l’oxygène :
NO + O₂ → NO₂
Ou du dioxyde d’azote et du dioxyde de soufre :
NO₂ + SO₂ → SO₃ + NO
Dans la nature le trioxyde de soufre (SO₃) réagit avec l’eau et se transforme en H₂SO₄ à l’origine du phénomène des pluies acides.
Absence de réaction des composants avec le contenant
Il est important de s’assurer également que tous les composants soient compatibles avec les matériaux de la bouteille et du robinet afin d’éviter une dégradation du mélange ou un risque de sécurité.
En effet, certains matériaux peuvent réagir avec les produits chimiques.
C’est le cas du monoxyde de carbone qui est interdit en bouteille acier par Air Liquide, car en forte teneur il fragilise l’acier et est absorbé en faible teneur. Les bouteilles en aluminium sont obligatoires pour tout mélange avec du CO.
Les gaz réactifs (comme H₂S, HCL, NO₂, etc...) en faibles teneurs (ppm) sont totalement absorbés en bouteilles acier, les bouteilles aluminium sont donc nécessaires.
Pour les gaz corrosifs ou très réactifs, le robinet de la bouteilles sera en acier inoxydable pour assurer la stabilité
Absence d’adsorption sur les parois de la bouteille ou du robinet (joint inclus)
Les gaz réactifs ont une forte appétence à être absorbés par la bouteille à cause de phénomènes liés à la création de liaisons à la surface de celle-ci.
C’est un phénomène parfois lent qui entraîne la chute régulière de la teneur des composés réactifs du mélange jusqu’à atteindre un équilibre. La valeur après quelques mois est donc bien inférieure à l’analyse d’origine.
Pour éviter que cela se produise, Air Liquide applique aux bouteilles concernées un traitement spécifique. Réalisé à chaud ou à froid, ce traitement inhibe les sites actifs évitant ainsi le risque d'adsorption.
Absence d’humidité
L’eau est une molécule présente dans tous les gaz et assimilée dans la plupart des cas à une impureté néfaste à la stabilité d’un mélange voire à l’installation client ou l’appareil d’analyse.
C’est pour cette raison que Air Liquide a mis en place un procédé de “sur-séchage” des bouteilles avant conditionnement afin de l’éliminer ou tout au moins en amener la teneur à un niveau le plus bas possible.
Absence d’un changement de phase dans la plage de température recommandée
Air Liquide s’assure (par le calcul) que le mélange proposé restera homogène (sans changement de phase gaz → liquide) dans la plage de température définie.
La pression finale est donc calculée pour qu’aucun constituant du mélange n’est une pression partielle supérieure à sa pression de vapeur saturante à la température minimale de stockage ou d’utilisation.
En standard, Air Liquide préconise pour le stockage et l’utilisation une température minimale de -10°C maximale de +50°C.
L’information est reportée sur le certificat d’analyse.

Avez-vous des questions sur nos mélanges de gaz ?

Contactez un expert Demandez un devis

Y a t-il un risque d’une altération du mélange pendant sa période de garantie?

Air Liquide prépare ses emballages et réalise la production de ses mélanges étalons selon des processus Qualité rigoureux afin d’en garantir la plus grande stabilité. Un système de gestion des réclamations et des demandes d’expertise est mis en place en cas de litige.

Cependant Air Liquide ne peut pas préjuger des conditions de stockage et d’utilisation du mélange.
Il est très important de respecter celles-ci ainsi que de s’assurer une bonne mise en œuvre.
Il est primordial pour certains mélanges (mélanges avec du NO par exemple) d’éviter les phénomènes de rétro-pollution.
La rétro-pollution peut être assimilée à une fraction de mélange polluée qui retourne dans la bouteille après en être sortie.
En particulier lorsque l’on ouvre la bouteille et que le gaz se mélange avec le volume “mort” du détendeur.
Lorsque les pressions vont s’équilibrer, ce volume “pollué” avec de l’air peut retourner dans la bouteille et altérer tout le mélange dans un temps très court.

Le mélange est-il toujours utilisable après sa période de garantie?

Air Liquide ne recommande pas d’utiliser un mélange dont la date de validité prévue est dépassée ou alors de manière très limitée.
Cependant, Il y a peu de risques à utiliser un mélange dont la date de garantie est dépassée de quelques mois. En effet, un mélange considéré stable ne va pas s’altérer spontanément (sous réserve d’une utilisation conforme).